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[Sciences] Sérendipité

Aujourd’hui parlons de Sérendipité !
Non, je ne parles pas du personnage dans Dogma mais bien de l’art de faire une découverte impromptue et fort appréciable (surtout pour la bouffe)…

Comme d’habitude un petit wikipedia 🙂

La sérendipité est, dans son sens le plus large, le don de faire, par hasard et sagacité, une découverte inattendue et fructueuse, notamment dans le domaine des sciences.
Il s’agit d’une notion polysémique dont le sens varie selon la période, le contexte et la langue utilisée.

Le mot, initialement anglais (serendipity), a été créé en 1754 par l’écrivain Horace Walpole à partir du conte persan Voyages et aventures des trois princes de Serendip de Cristoforo Armeno traduit par Louis de Mailly Plus d’infos sur wikipedia.
La sérendipité a d’abord été une notion littéraire qui a joué une place essentielle dans la construction d’un nombre croissant d’œuvres de fiction, comme moteur de l’intrigue des romans policiers ou de science-fiction.

Au milieu du XXe siècle, la sérendipité trouve une traduction dans le domaine de la recherche scientifique où elle fait l’objet d’une discussion sur la démarche du chercheur.
Elle permet au chercheur de faire une découverte inattendue, d’importance ou d’intérêt supérieur à l’objet de sa recherche initiale, et désigne l’aptitude de ce même chercheur à saisir et exploiter cette « chance ».
Mais elle trouve aussi son application dans des champs très divers, allant de la création artistique aux entreprises actives dans l’innovation, où les technologies numériques et Internet semblent jouer un rôle favorisant le phénomène de sérendipité.

Dans le monde francophone, le concept de sérendipité, adopté dans les années 1980, prend parfois un sens très large de « rôle du hasard dans les découvertes ».
En 2014, une définition précise en a été donnée en langue française par Sylvie Catellin, chercheuse en sciences de l’information et de la communication : « l’art de découvrir ou d’inventer en prêtant attention à ce qui surprend et en imaginant une interprétation pertinente. »

# Histoire du mot et définitions

Né au XVIIIe siècle sous la plume d’Horace Walpole, le mot serendipity devient dès le XIXe siècle un terme polysémique.

Origine et popularité

En français, « sérendipité » est un néologisme créé par calque de l’anglais serendipity, donc un anglicisme.
Selon Sylvie Catellin, il est attesté pour la première fois en 1953 dans l’article « La découverte scientifique » de Charles G. Darwin, traduit de l’anglais par Bernard Kwal puis en 1968 dans le Vocabulaire de la psychologie d’Henri Piéron.
Il ne deviendra vraiment d’un usage courant qu’à partir de 2009 à la suite d’un livre de Pek van Andel et Danièle Bourcier et d’un colloque.
Il sera même consacré « mot de l’année » (2009) par la revue Sciences humaines.

Le terme serendipity a été inventé par Horace Walpole.
Il l’a utilisé pour la première fois dans une lettre du 28 janvier 1754 à son ami Horace Mann, diplomate du roi George II à Florence.
Dans sa lettre, il remercie son ami de lui avoir fait cadeau du portrait de Bianca Cappello, qui avait épousé François Ier de Médicis en 1579, et dit qu’il vient de résoudre une énigme en feuilletant un vieux livre sur les armoiries et en découvrant que le blason de la famille vénitienne des Capello contenait une fleur de lys, emblème des Médicis, indice de la reconnaissance d’une alliance entre les deux familles.
Walpole désigne ainsi des « découvertes inattendues, faites par accident et sagacité » ou par « sagacité accidentelle » :

« Cette découverte est presque de l’espèce que j’appelle serendipity, un mot très expressif que je vais m’efforcer, faute d’avoir mieux à vous narrer, de vous expliquer : vous le comprendrez mieux par l’origine que par la définition.
J’ai lu autrefois un conte de fées saugrenu, intitulé Les Trois Princes de Serendip : tandis que leurs altesses voyageaient, elles faisaient toute sorte de découvertes, par accident et sagacité, de choses qu’elles ne cherchaient pas du tout : par exemple, l’un des princes découvre qu’un chameau borgne de l’œil droit vient de parcourir cette route, parce que l’herbe n’a été broutée que sur le côté gauche, où elle est moins belle qu’à droite — maintenant saisissez-vous le sens de serendipity ?
L’un des exemples les plus remarquables de cette sagacité accidentelle (car il vous faut observer qu’en aucun cas la découverte d’une chose que vous cherchez ne tombe sous cette description) revient à Lord Shaftesbury qui, lors d’un dîner chez le Grand Chancelier Clarendon, a découvert le mariage du duc d’York avec Mrs Hyde en voyant le respect que la mère témoignait à table à sa fille. »

Le conte de Serendip ou Voyages et aventures des trois princes de Serendip (le Sri Lanka d’alors) a connu dès sa publication un succès considérable dans toute l’Europe.
Sa trame, issue d’un motif populaire persan très ancien, sera notamment reprise en 1748 par Voltaire dans Zadig.

Le mot forgé par Walpole sommeille, lui, pendant un siècle.
Puis, la définition évolue au cours d’échanges érudits dans les journaux anglais.
Celle de Edward Solly, ancien chimiste et bibliophile, fut retenue par l’Oxford English Dictionary : « The inquirer was at fault, and it was not till some weeks later, when by the aid of Serendipity, as Horace Walpole called it—that is, looking for one thing and finding another—that the explanation was accidentally found » (« Le chercheur était fautif, et ce n’est que quelques semaines plus tard, quand par sérendipité, comme disait Horace Walpole – c’est-à-dire en cherchant une chose et en trouvant une autre – que l’explication fut fortuitement trouvée »).

Au cours des années 1940, le mot est repris à l’université Harvard, glissant de la sphère littéraire à celle des scientifiques.
Walter Bradford Cannon, physiologiste, intitule en 1945 un chapitre de son livre The Way of an Investigator « Gains from Serendipity » et donne de la sérendipité la définition suivante : « La faculté ou la chance de trouver la preuve de ses idées de manière inattendue, ou bien de découvrir avec surprise de nouveaux objets ou relations sans les avoir cherchés ».

Le sociologue américain Robert King Merton a découvert le mot dans le dictionnaire dans les années 1930 et tentera toute sa vie de raffiner le concept en l’intégrant à son analyse des méthodes de raisonnement.
Pour lui, la sérendipité est l’observation d’un fait surprenant suivie d’une induction correcte.
Elle « se rapporte au fait assez courant d’observer une donnée inattendue, aberrante et capitale (strategic) qui donne l’occasion de développer une nouvelle théorie ou d’étendre une théorie existante ».
Une découverte inattendue et aberrante éveille la curiosité d’un chercheur et le conduit à un raccourci imprévu qui mène à une nouvelle hypothèse.
Il repérera qu’entre 1958 et 2001, le terme apparaît dans le titre de 57 ouvrages, qu’il est utilisé 13 000 fois dans les journaux dans les années 1990 et qu’en 2001 on le trouve dans 636 000 documents internet.

En 1957, c’est un publicitaire, Alex Osborn, qui récupère le mot dans le chapitre consacré à la chance « The element of luck in creative quests » de son livre Applied Imagination.
La sérendipité est pour lui un facteur fortuit, un stimulus accidentel qui déclenche l’inspiration créative.

Le psychanalyste W. N. Evans donne en 1963 une interprétation de la sérendipité à contre-courant de ceux qui y voient un signe d’ouverture d’esprit et un moteur de découverte. À partir de son expérience thérapeutique il voit, dans le processus mental qui provoque des découvertes heureuses et inattendues, un symptôme névrotique.
Le patient découvre l’inattendu pour ne pas découvrir ce qu’il recherche vraiment, mais que son inconscient censure.
Inversement le français Didier Houzel considère en 1987 que, pour que le processus psychanalytique s’enclenche, il faut se laisser saisir par l’inattendu pour aider le patient à reconstituer l’objet perdu. « C’est dans la dynamique du transfert que notre sérendipité est mise à l’épreuve, c’est là que l’inattendu nous attend et nous surprend. »

En 2014, l’Office québécois de la langue française redéfinit la sérendipité comme la « faculté de discerner l’intérêt, la portée d’une découverte inattendue lors d’une recherche ».
Le Dictionnaire de l’Académie française, dans sa 9e édition, lui emboîte le pas en 2020 : « faculté de discerner l’intérêt, la portée d’observations faites par hasard et sortant du cadre initial d’une recherche ».

Dans le langage courant américain serendipity désigne une rencontre ou une découverte heureuse imprévue, ou bien le lieu où l’on fait de telles rencontres ou de telles découvertes ou de telles trouvailles.
Exemples : les Serendipity shops ; Hammacher Schlemmer, le temple new-yorkais de la sérendipité, Serendipity 3, le célèbre salon de thé de New York, le film Serendipity (Un amour à New York), etc.

Comme le fait remarquer Arnaud Saint-Martin :

« Le mot s’est accroché à diverses choses, et surtout parfois à n’importe quoi.
La diffusion en est diffuse, le succès certain.
Selon les usages, le mot est converti en marque ou en tag, il signifie par lui-même une sorte de philosophie de la vie, de l’ouverture au monde, un « esprit d’aventure » ; c’est le mantra des entrepreneurs de la « nouvelle économie de la connaissance », du numérique et du big data, de l’« inventologie » clés en main. »

Traductions et termes alternatifs

L’Office québécois de la langue française indique, depuis 1973, le mot « fortuité » comme alternative privilégiée.
Le Répertoire d’autorité matière encyclopédique et alphabétique unifié propose le même terme comme synonyme.

L’historien de l’architecture André Corboz a proposé en 1985 une traduction du terme par « cinghalisme » faisant ainsi le lien avec l’ancien nom du Sri Lanka, Serendip en anglais.
En 2000, Alan G. Robinson et Sam Stern proposent l’expression « heureuse coïncidence ».
Jean-Louis Swiners a suggéré en 2008 « zadigacité » (ainsi que l’adjectif « zadigace »), mot-valise faisant référence au conte de Voltaire intitulé Zadig, et désignant conjointement la sagacité, la perspicacité et l’efficacité.
Il définit son néologisme ainsi : « capacité à reconnaître intuitivement et immédiatement – et à exploiter rapidement et créativement – les conséquences potentielles heureuses et les opportunités offertes d’un concours malheureux de circonstances (erreur, incompétence, maladresse, négligence, etc.) ».
Le consultant Henri Kaufman a proposé en 2011 la « fortuitude ».

Antonyme : la zemblanité

Le terme zemblanité est inventé par William Boyd, dans le roman Armadillo (1999), pour désigner le contraire de la sérendipité.
Comme la sérendipité tire son nom de l’île de Serendip, c’est-à-dire le Sri Lanka, la zemblanité tire son nom de la Nouvelle-Zemble, une île – comme Serendip – mais son exact opposé à de nombreux points de vue :

« Pensez à un autre monde, loin au nord, stérile, pris dans les glaces, un monde de silex et de pierre. Appelez-le Zembla.
Ergo : zemblanité, le contraire de sérendipité, le don de faire à dessein des découvertes malheureuses, malchanceuses. Sérendipité et zemblanité : les deux pôles de l’axe autour duquel nous tournons. »

William Safire note que des explosifs non nucléaires étaient testés sur l’île de la Nouvelle-Zemble, ajoutant que la zemblanité est la « découverte inexorable de ce que nous ne voulons pas savoir ».

Olivier Le Deuff oppose, dans sa thèse en sciences de l’information, la sérendipité, qu’il assimile à l’attention pour trouver un document, à la zemblanité, qu’il considère comme une mauvaise intention.
Eva Sandri illustre cette idée avec l’exemple de l’utilisation de moteurs de recherche, en considérant la sérendipité comme une « démarche logique mais paradoxale », qu’elle oppose à la zemblanité de « la navigation aléatoire [qui] s’apparente davantage à l’égarement, à la subversion et au bricolage ».

# Explication de la notion

Hasard et sagacité

Le concept de sérendipité est introduit dans le monde francophone en 1983 par Jean Jacques et popularisé par Danièle Bourcier et Pek van Andel qui indiquent :

« La sérendipité ne commence pas par une savante hypothèse ou avec un plan déterminé.
Elle n’est pas due seulement à un accident ou un hasard. Mais les milliers de grandes ou petites innovations qui ont jalonné l’histoire de l’humanité ont un élément commun : elles n’ont pu se transmettre que parce qu’un observateur, un expérimentateur, un artiste, un chercheur, à un certain moment, ont su tirer profit de circonstances imprévues. »

La sérendipité combine donc « le hasard et la sagacité ».
Elle s’appuie sur un mode de raisonnement mis en avant par Charles S. Peirce : l’abduction, c’est-à-dire la capacité à émettre une hypothèse à partir d’un fait nouveau.
Mais cette capacité nécessite un « éclair intuitif », un Eurêka qui se trouvera dans le contexte empirique dans lequel le fait se déroule.
Le raisonnement abductif est comparable à celui du diagnostic médical, il se retrouve dans l’investigation policière.

Marie-Anne Paveau parle « d’abduction sagace » et cite Edgar Morin :

« Le développement de l’intelligence générale […] doit faire appel à l’ars cogitandi, lequel inclut le bon usage de la logique, de la déduction, de l’induction – l’art de l’argumentation et de la discussion.
Il comporte aussi cette intelligence que les Grecs nommaient métis, ensemble d’attitudes mentales… qui combinent le flair, la sagacité, la prévision, la souplesse d’esprit, la débrouillardise, l’attention vigilante, le sens de l’opportunité.
Enfin, il faudrait partir de Voltaire et de Conan Doyle, et plus tard examiner l’art du paléontologue ou du préhistorien pour initier à la sérendipité, art de transformer des détails apparemment insignifiants en indices permettant de reconstituer toute une histoire. »

La sérendipité est à la frontière des arts et des sciences.
« Faire découvrir la sérendipité, c’est faire comprendre que lorsque la science découvre, elle est un art. ».

Grandes catégories de sérendipité

Pek van Andel a trouvé quarante types de sérendipité différents tout en indiquant que la liste est incomplète.
D’autres auteurs ont tenté de repérer et classer des types de sérendipité selon des critères plus restrictifs.

Pseudo- et vraie sérendipité
Pour Royston Roberts, professeur de chimie organique à l’Université du Texas qui a analysé plus d’une centaine de découvertes faites par accident (notamment la structure de l’ADN, l’aspirine, le principe d’Archimède, le chlorure de vinyle, les édulcorants intenses, le nylon, la pénicilline, le LSD, le polyéthylène, le post-it, les rayons X, le téflon, le velcro, la vulcanisation, etc.), il y a deux sortes de sérendipité : la pseudo-sérendipité et la vraie sérendipité40.

La pseudo-sérendipité est la découverte accidentelle d’une façon de réaliser une fin que l’on cherchait.
Un bon exemple en est la découverte, après cinq années d’effort et par maladresse, du procédé de la vulcanisation par Charles Goodyear.
Il cherchait à ôter au caoutchouc l’élasticité qui le rend impropre à de nombreux usages.
Un beau jour, il fait tomber accidentellement un morceau de latex enduit de soufre sur un poêle, jette dans un premier temps le magma obtenu et se ravise après avoir compris qu’il a trouvé ce qu’il cherchait : il fait breveter le procédé.
Autre exemple emblématique : Archimède dans son bain cherche à comprendre comment flottent les navires.
La baignoire est pleine à ras bord.
Quand il entre dedans, elle déborde.
Le volume d’eau déplacé est égal à celui de la partie de son corps immergé, mais les poids des deux volumes diffèrent.
La solution lui apparaît.

La vraie sérendipité est la découverte accidentelle de quelque chose que l’on ne cherchait pas particulièrement, sinon pas du tout.
Ainsi les crochets de bardane qui, en s’accrochant malencontreusement aux poils du chien de Georges de Mestral lors de ses promenades, l’ont conduit à inventer le velcro.
En regardant les fruits au microscope, il a l’idée d’une fermeture textile en nylon.
Cette découverte accidentelle a déclenché un long processus d’invention et d’innovation (l’idée est de 1941, le brevet de 1955).
Deux autres bons exemples sont celui du téflon et celui du post-it.

Chance et intentionnalité
Pour le psychologue américain Dean Keith Simonton, il y a cinq sortes de sérendipité dépendant du degré de chance et du degré d’intentionnalité selon que le chercheur ou l’explorateur cherchait ou ne cherchait pas quelque chose de spécial.

Il les illustre par les exemples de Gutenberg, Goodyear, James Clerk Maxwell, Christophe Colomb et Galilée.

  1. Gutenberg cherchait depuis au moins 1448 à résoudre un problème et n’en trouvait pas la solution.
    Comment imprimer sur du vélin ou du papier les caractères mobiles qu’il avait inventés par ailleurs ?
    Un jour, vers 1450, durant les vendanges, la vue d’un pressoir à vin lui donne l’idée de la presse à imprimer.
    Il a trouvé ce qu’il cherchait lorsque les circonstances l’ont placé au bon endroit au bon moment.
    L’invention de l’imprimerie à caractères mobiles était inévitable.
    S’il ne l’avait pas réalisée, un autre s’y serait attelé.
  2. Charles Goodyear recherchait la vulcanisation depuis longtemps.
  3. Christophe Colomb cherchait un chemin vers la Chine et le Japon plus court que celui de Marco Polo.
    En se trompant de 10 000 km, il a découvert par hasard l’île de San Salvador, antichambre des Caraïbes, elles-mêmes antichambre du continent américain.
  4. James Clerk Maxwell, mathématicien et physicien, cherchait à résoudre un problème.
    Mais durant son processus de recherche, il a fait une découverte inattendue.
    L’intention de Maxwell, en développant sa théorie électromagnétique, n’était pas d’expliquer la lumière.
    Mais, alors qu’il avançait, il fut surpris de constater que la vitesse des ondes électromagnétiques était la même que celle de la lumière.
  5. Galilée avait perfectionné la longue-vue terrestre des Hollandais jusqu’à en faire une lunette astronomique pour observer les étoiles connues.
    Quand, en 1610, il l’a braquée vers le ciel, il a fait une suite ininterrompue de découvertes imprévues de corps inconnus jusqu’alors : la Voie lactée, les satellites de Jupiter, etc.

Ces cinq cas illustrent cinq types différents de sérendipité. Les deux premiers — quand un chercheur résout un problème qu’il avait l’intention de résoudre — relèvent d’une pseudo-sérendipité, quelle que soit la quantité de chance participant au résultat.
Dans les trois cas suivants, les chercheurs font des découvertes inattendues.
Il s’agit alors d’une vraie sérendipité.

Le philosophe et psychologue cognitiviste canadien Paul Thagard, poursuivant la réflexion de Charles S. Peirce sur le raisonnement scientifique, croise l’intentionnalité et l’inattendu en regroupant les types de sérendipité en trois catégories selon que l’on trouve quelque chose que l’on ne cherchait pas, que l’on trouve quelque chose que l’on cherchait mais par un moyen imprévu, ou bien que l’on trouve quelque chose qui sert à tout autre chose que ce à quoi on pensait au départ.

Les consultants Jean-Louis Swiners et Jean-Michel Briet repèrent pour les entreprises quatre types de sérendipité :

  • trouver (découvrir, inventer) par hasard, par chance ou par accident, autre chose et, parfois tout autre chose, et même, parfois, le contraire de ce que l’on cherchait (et de trouver en l’état) ; et de se rendre compte de son intérêt et de son importance.
    Ceci se produit souvent à la suite d’une erreur, ou d’une maladresse ou d’un dysfonctionnement.
  • trouver (découvrir, inventer) quelque chose que l’on cherchait (objet, solution, etc.) mais, à la suite d’un accident plus ou moins malheureux ou d’une erreur, par un moyen imprévu ; et de s’en rendre compte.
    C’est pour Roberts de la pseudo-sérendipité.
  • découvrir par hasard, par accident, par chance ou par malchance, une application imprévue à quelque chose, une autre application que celle à laquelle on pensait ; et de s’en rendre compte.
  • trouver par accident, hasard ou chance l’idée d’une innovation.
    C’est, pour Roberts, de la vraie sérendipité.
    Ceci se produit à la suite d’une transposition.
    La sérendipité n’est pas livrée en l’état mais nécessite une opération cognitive : sagacité, imagination, etc.

Sérendipité structurelle et associative dans la recherche d’informations
Les chercheurs en sciences de l’information, Olivier Ertzscheid et Gabriel Gallezot, ont appliqué la notion de sérendipité à la recherche d’informations.
Ils y distinguent la sérendipité structurelle, qui repose sur une classification préalable des documents, de la sérendipité associative dans le cas d’une recherche sur un moteur de recherche, par exemple.

# Applications

Danièle Bourcier et Peck van Andel ont illustré des applications de la sérendipité en réunissant des auteurs sur les thèmes des contes, des aventures, des voyages, de la création artistique, des processus de décision, des découvertes scientifiques, de l’émergence des phénomènes ou encore des innovations socio-techniques.
Sylvie Catellin dans son exploration de l’histoire du mot retrouve ces mêmes champs auxquels elle ajoute la cybernétique puis le web.

Les partisans du concept de sérendipité le mettent à l’origine d’un nombre considérable de découvertes scientifiques et d’inventions techniques.

plus d’infos sur la Liste des découvertes et inventions liées au hasard. (j’en rajouterais peut-être, je ne sais pas)

Une fois les vertus de la démarche repérées, il est possible de mettre en condition les acteurs concernés, artistes, scientifiques, médecins, innovateurs pour faciliter sa réussite. « On ne peut pas planifier la sérendipité, mais on peut en revanche la stimuler, créer les conditions d’exercice de la recherche qui la favorisent ».
Les livres illustrant ou suggérant l’application de la sérendipité dans les domaines les plus divers sont très nombreux. On en trouvera quelques exemples significatifs ci-dessous.

Fictions et arts

Contes
Comme l’indique le sous-titre de son livre : Du conte au concept, Sylvie Catellin souligne que le terme même de sérendipité est tiré d’un conte, lui-même issu d’un original plus ancien qui s’est diffusé avec de nombreuses variantes.
François Flahault fait, lui aussi, remarquer qu’il existe un corpus de contes utilisant la sérendipité comme trame de leur histoire.
Il cite aussi bien les contes d’Andersen ou de Grimm que des contes traditionnels de la culture chinoise.

Poésie
Dans La Peau de l’ombre, Joël Gayraud consacre un chapitre au mot serendipity, envisagé du point de vue du poète et du philologue :

« Quelle n’a pas été [..] ma surprise de découvrir qu’il n’existe pas de terme français correspondant à serendipity et qu’il convient de le rendre selon le contexte par au moins deux périphrases : « découverte heureuse ou inattendue » ; « don de faire des trouvailles ».
Ce mot désigne donc aussi bien l’objet trouvé si cher aux surréalistes, que la faculté, par eux développée au plus haut point, de découvrir ces objets.
Et la révélation de cette double signification sonna en moi comme une trouvaille qui en redoubla le charme phonétique et, déjouant mes craintes, échoua à l’effacer. »

Littérature
À la suite du conte de Serendip et de Zadig, la littérature s’est emparée de la notion en utilisant notamment les indices et le suspense dans la construction des récits, jusqu’à, à la suite d’Edgar Poe puis de Conan Doyle, définir un genre littéraire nouveau : le roman policier, repris par le cinéma et les séries télévisées policières.

En langue française, Régis Messac est l’auteur des premiers essais littéraires sur la science-fiction et le premier exégète de la littérature policière et scientifique.
Dans sa thèse de 1929 sur l’origine du roman policier intitulée : Le « Detective Novel » et l’influence de la pensée scientifique, il rappelle que le Château d’Otrante de Walpole est considéré comme un des premiers romans de mystère et de terreur, un genre proche du roman policier (p. 149), mais que Walpole était « tout imprégné de l’esprit satirique et railleur, en même temps que rationaliste, qui prévalait alors, surtout grâce à l’influence française » (p.150), ayant lu le Zadig de Voltaire, « le seul conte ressemblant nettement à une histoire de détective qui existât à son époque et [en ayant été] suffisamment frappé pour doter la langue anglaise d’un mot nouveau » (p.151).
Pour Messac, « ce que Walpole appelait la Serendipity, [c’est] l’affabulation littéraire du raisonnement inductif (p. 193), une notion qu’il rapproche de la physiognomonie arabe, la firasah » (p. 205), ajoutant que « la serendipity a des racines encore plus lointaines, plus profondes, chez les peuples sauvages, chasseurs et primitifs, qui auraient été dans les forêts ou les déserts les premiers inventeurs du raisonnement inductif » (p. 206), mais aussi des Scharfsinnproben allemands et de la detection anglaise (p. 363).

Arts
En s’appuyant sur de nombreux exemples de création artistique, comme chez Leonard de Vinci ou encore Max Ernst, Claire Labastie fait ressortir l’importance des temps vacants, des retards, des moments vides dans le travail propices à faire surgir la « sérendipité artistique ».

Sciences

La sociologie des sciences s’est intéressée à la sérendipité pour en discuter les mécanismes dans les processus de découvertes et interroger leur reproductibilité.
Des sociologues, après avoir étudié la découverte des supraconducteurs en 1987, ont repéré trois ingrédients qui favorisent la sérendipité et l’émergence d’une découverte de cette importance et qui peuvent être appliqués à d’autres situations de recherche :

« le premier est l’existence d’une niche institutionnelle (institutional niche), petite mais habitable ; le second élément est la mobilité (au double sens du « nomadisme académique » et de la mobilité des idées) ; le troisième élément est la combinaison d’un savoir public, partagé et du savoir particulier d’un individu grâce à la perspicacité, à l’expérience et aux compétences (insights, experience, and skills) de cet individu. »

Fasciné par l’importance grandissante de la sérendipité en recherche scientifique, le physiologiste américain Julius H. Comroe Jr en avait donné une définition saisissante restée extrêmement populaire dans les milieux de la recherche médicale : « la sérendipité, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin et y découvrir une fille de fermier » (« Serendipity is looking in a haystack for a needle and discovering a farmer’s daughter »).

Innovation et décision

Les consultants d’entreprise Alan Robinson et Sam Stern ont effectué une enquête sur la façon dont les innovations surgissent dans les entreprises.
Pour eux, il y a trois façons pour une entreprise de la promouvoir :

  1. accroître la fréquence des coïncidences qui pourraient s’avérer fécondes en encourageant un penchant pour l’action, le bricolage, le travail de recherche empirique
  2. améliorer la prise de conscience des accidents qui se produisent
  3. étendre le champ de sagacité de l’entreprise pour provoquer un plus grand nombre de coïncidences heureuses en faisant la liste de tout le personnel avec, en regard de chaque nom, ce que chacun sait des opérations de l’entreprise et que personne d’autre ne sait.

En 1959, Alex Osborn, le promoteur du brainstorming, lui consacre un chapitre entier dans son livre.

Information

Intelligence économique
Pour Yves-Michel Marti et Bruno Martinet, la sérendipité permet d’identifier les points aveugles d’une stratégie, définis par Michael Porter comme les croyances non fondées mais communément acceptées, qui peuvent aider un concurrent ou un nouvel entrant à créer la rupture sur un marché.

Internet
Pour Eva Sandri :

« Il existe des outils dédiés à la sérendipité sur le web. Les quatre outils présentés (Oamos, Wikipédia, Amazon et Google search) montrent un désir de créer chez l’utilisateur une satisfaction due au fait que non seulement le moteur de recherche va trouver ce que l’usager cherche, mais également qu’il part en quête de ce que l’usager cherche sans le savoir lui-même, ou plutôt qu’il reconnaît a posteriori qu’il désirait, sans en avoir formulé au préalable le désir. »

Pourtant, le hasard ici est artificiel car réglé par des algorithmes.
Néanmoins, pour l’auteur, il est possible de provoquer des situations de sérendipité en naviguant sur l’internet.

Les débats sont nombreux autour de l’enfermement informationnel ou la bulle de filtre dans laquelle nous serions confinés par les algorithmes des services commerciaux du web. Alexandra Yeh de la direction prospective de France télévision suggère quatre pistes pour réduire la menace : développer des technologies d’indexation fines, transformer l’architecture de navigation, injecter de l’intelligence artificielle dans les moteurs de recherche et proposer de nouvelles mises en scènes de l’information.

# Liste de découvertes et inventions liées au hasard

Bon au final, je reprends l’article de wikipedia parce que je veux plus d’exemples.

On trouvera ci-dessous une liste de découvertes, d’inventions et d’innovations faites par accident, à la suite d’un concours imprévu de circonstances ou par hasard – ce qu’il est devenu courant d’appeler, sous l’influence du livre de Royston Roberts, Serendipity: Accidental Discoveries, les découvertes et inventions faites par sérendipité.

Elle regroupe sous ce concept des découvertes et des inventions aussi différentes que l’invention accidentelle de l’hélice de bateau — à la suite d’un vrai accident — mais aussi la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming (dont il a su exploiter les propriétés thérapeutiques) ou bien encore la découverte par le plus grand des hasards de la grotte de Lascaux ou des manuscrits de la mer Morte.

La sérendipité apparaît alors souvent, tout simplement, comme une manière irrationnelle de faire des découvertes, des inventions et des innovations :

  • par accident
  • par un concours de circonstances
  • par erreur
  • par hasard pur
  • par inadvertance
  • par maladresse
  • par mégarde
  • par négligence professionnelle

L’impact économique, social et culturel de ces découvertes, inventions et innovations faites par accident ou par hasard n’a aucun rapport avec leur notoriété médiatique, comme entre l’hélice de bateau de Pettit qui a révolutionné la navigation et le Post-it, toujours cité.

# Géographie maritime

La plupart des îles ont été découvertes par hasard.

  • 1492. L’Amérique, découverte le 12 octobre par Christophe Colomb alors qu’il cherchait à rallier le Japon (Cipango) et la Chine (Cathay) de Marco Polo par le chemin du Ponant (par l’Ouest).
    L’attribution de la découverte est toutefois contestée, notamment car Colomb lui-même n’a jamais admis avoir abordé une nouvelle terre, persuadé qu’il avait plutôt atteint une partie méconnue de l’Asie du Sud-Est appelée « Indes orientales ».
  • 1498. Vasco de Gama, considéré comme le premier Européen à arriver aux Indes par voie maritime en contournant le cap de Bonne-Espérance.
  • 1502. Île Sainte-Hélène.
  • 1522. Découverte de l’Australie par l’explorateur portugais Cristóvão de Mendonça alors qu’il cherchait un passage pour contourner l’île de Java.
    Les Chinois l’avaient découverte au XIIe siècle sans jamais l’explorer ni même y poser le pied.
  • 1535. La découverte des îles Galápagos le 10 mars par le dominicain Tomas de Berlanga, quatrième évêque de Panama.
    Celui-ci s’était embarqué pour le Pérou en vue de régler une dispute entre Francisco Pizarro et ses lieutenants.
    Les vents s’étant arrêtés, son vaisseau se mit à dériver et le courant le poussa vers les îles.
  • 1606. Tahiti.
  • 1687. L’île de Pâques.
    Le premier Européen qui ait aperçu l’île fut Edward Davis sur le Bachelor’s Delight, alors qu’il contournait les îles Galápagos en direction du cap Horn.
    Il aperçut l’île par hasard et crut avoir trouvé le légendaire « continent du Sud » mais il n’effectua pas de débarquement.
  • 1772. Les îles Kerguelen découvertes par Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec.
  • 1774. La Nouvelle-Calédonie.
  • 1778. James Cook découvre Hawaï par hasard.
    Il cherchait le passage du Nord-Ouest.
# Géographie terrestre

  • 1848. La ruée vers l’or : James Wilson Marshall, charpentier, construit une scierie dans la Sierra Nevada sur l’American River, à Coloma pour le compte de John Sutter.
    Le 24 janvier, il inspecte le cours d’eau au bord de son atelier.
    Il a soudain l’œil attiré par un scintillement au fond de la tranchée.
    Et, il déclenche, malgré lui, la ruée vers l’or de l’ouest américain.
  • 2000. Les cheminées hydrothermales (terrain hydrothermal de Lost City) découvertes par Kelley, Karson et Gretchen Früh-Green, engagés dans une expédition afin d’étudier comment la montagne Atlantis s’était formée et déformée depuis ces deux millions d’années.
  • Le 4 décembre, à la fin de l’expédition, grâce à une caméra optique, ils observent une fracture dans le manteau rocheux, une cheminée hydrothermale
# Astronomie

  • 1802. L’astéroïde Pallas par Heinrich Olbers.
    Découvert fortuitement le 28 mars par Heinrich Olbers tandis que l’astronome tentait de retrouver Cérès à l’aide des prédictions orbitales de Carl Friedrich Gauss.
    Charles Messier avait été cependant le premier à l’observer en 1779 alors qu’il suivait la trajectoire d’une comète, mais il avait pris l’objet pour une simple étoile de magnitude
  • 1967. Les pulsars, par Jocelyn Bell et Antony Hewish.
    Les pulsars ont été découverts de façon quelque peu fortuite par Antony Hewish et son étudiante Jocelyn Bell qui étudiaient des phénomènes de scintillation réfractive dans le domaine radio et avaient de ce fait besoin d’un instrument mesurant des variations d’un signal radio sur des courtes durées (une fraction de seconde).
    L’instrument a de ce fait permis de détecter la variation périodique d’objets qui se sont avérés être des pulsars.
  • 1977. Les anneaux d’Uranus (planète).
    La découverte ou redécouverte des anneaux d’Uranus est réalisée par hasard le 10 mars par les astronomes James L. Elliot, Edward W. Dunham et Douglas J. Mink, embarqués à bord de l’observatoire aéroporté Kuiper.
    Les astronomes veulent utiliser l’occultation de l’étoile SAO 158687 par Uranus pour étudier l’atmosphère de cette étoile.
    Or l’analyse de leurs observations met en évidence que l’étoile a été brièvement masquée à cinq reprises avant et après l’occultation par Uranus ; les trois astronomes concluent à la présence d’un système d’anneaux étroits.
  • 2016. En septembre l’astronome amateur Victor Buso capture par hasard les images de la phase initiale de la supernova SN 2016gkg alors qu’il calibre son nouveau matériel
# Archéologie

Il y a deux façons de faire des découvertes archéologiques : par méthode (la découverte de Troie, le tombeau de Toutânkhamon, le buste de Néfertiti, etc.) et par chance ou par hasard.
Les archéologues ont bénéficié, très souvent, de la sérendipité pour découvrir des témoignages du passé.

  • 1592 : les ruines de Pompéi.
  • 1653 : Un ouvrier (qui serait un sourd-muet nommé Adrien Quinquin) travaillant à la démolition d’une maison, près de l’église Saint-Brice à Tournai, découvre le tombeau et le « trésor » de Childéric Ier (premier roi de la dynastie des Francs Mérovingiens à la filiation attestée), père de Clovis, roi des Francs.
  • 1709 : la ville d’Herculanum avait été ensevelie par le Vésuve en 79. Ses ruines sont découvertes par hasard en 1709.
  • 1799 : la pierre de Rosette.
    Datant de 196 av. J.-C. et exposée à l’origine dans un temple, cette stèle gravée avait probablement été déplacée au début de l’ère chrétienne ou durant le Moyen Âge, et par la suite utilisée comme matériau de construction pour renforcer le Fort Julien près de la ville de Rashid (Rosette), dans le delta du Nil.
    Lors de la campagne d’Égypte de Napoléon Bonaparte, elle est redécouverte le 15 juillet lors de travaux de terrassement par un officier français, le lieutenant du Génie Pierre-François Bouchard qui en comprend immédiatement l’importance.
  • 1820 : la Vénus de Milo découverte par hasard par un paysan à la recherche de pierres pour bâtir un mur autour de son champ.
  • 1867 : découverte de l’astrolabe dit de Champlain.
    Il a été découvert par hasard, en août 1867, par un garçon dénommé Edward George Lee.
    Un vieux pin rouge est tombé dans un ruisseau.
    Le père du garçon avait tronçonné l’arbre en trois billots.
    Grâce à ses bœufs il tire sur un billot pour l’extirper de terre.
    Sa surprise est de découvrir un objet rond jaune avec des figures dessus, une arme, pointu à un bout et émoussé à l’autre bout.
  • 1887 : les tablettes de Tell el-Amarna sont déterrées par un paysan en Égypte.
    Il découvre plusieurs centaines de tablettes portant des inscriptions cunéiformes.
    Il s’agit d’une correspondance vers 1360 av. J.-C. entre Akhénaton et les dirigeants de la Syrie et de la Palestine ainsi qu’avec les rois de Babylone, d’Assyrie et du Mitanni.
  • 1911 : le Machu Picchu
  • 1939 : la découverte fortuite de Tanis par Pierre Montet qui cherchait Pi-Ramsès (capitale de la XIXe dynastie égyptienne) et Avaris (capitale des Hyksôs).
    Cet événement fut occulté par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et le souvenir du trésor de Toutânkhamon.
  • 1940 : découverte de la grotte de Lascaux, le 12 septembre.
    Grâce à son chien qui s’était engouffré dans un trou en poursuivant un lapin, le jeune Périgourdin Marcel Ravidat et trois camarades découvrent la grotte de Lascaux près de Montignac.
    Stupéfaits de trouver des peintures sur les parois, ils alertent leur instituteur Léon Laval.
    Quelques jours plus tard, le préhistorien Henri Breuil atteste qu’il s’agit de peintures pariétales du Paléolithique supérieur.
    Il baptise alors la grotte : « La chapelle Sixtine du Périgordien ».
    Le 27 décembre 1940, le site est classé monument historique.
  • 1947 : les manuscrits de la mer Morte.
    Les Manuscrits de la mer Morte, découverts fortuitement par deux jeunes Bédouins dans la région de Qumran (désert de Judée).
    Dans de nombreuses grottes surplombant la mer Morte, les fouilles ont révélé ensuite près de cent mille fragments de vieux textes juifs, répartis en 870 manuscrits différents, dont 220 sont des textes bibliques de l’Ancien Testament.
  • 1952 : une pyramide Maya (Chiapas, Mexique) est découverte par hasard par l’archéologue A.R. Lhuillier.
  • 1975 : trois mille statues de soldats sont découvertes en Chine par des paysans en creusant un puits.
    Il s’agit de la découverte du mausolée de l’empereur Qin, un immense tombeau (20 000 m2) du premier empereur du pays Qin Shihuangdi près de Xi’an.
    Il contient les statues de plus de six mille soldats et chevaux en terre cuite grandeur nature.
    Entamé en 221 av. J.-C., le chantier aurait duré trente-six ans et près de 700 000 ouvriers y auraient travaillé.
    Les guerriers ont tous des visages différents et sont armés, disposés en ordre de bataille.
  • 1980 : les cavernes de la Florentine Valley, en Tasmanie découvertes par hasard.
  • 1985 : l’épave du Titanic.
    Le but original de cette expédition était de couvrir les recherches de deux sous-marins nucléaires américains.
  • 1991 : le plongeur Henri Cosquer a découvert par hasard la grotte qui porte son nom dans les fonds sous-marins de Marseille.
  • 1994 : le 18 décembre, découverte de la grotte Chauvet.
    Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel et Christian Hillaire découvrent une grotte préhistorique sur le cirque d’Estre en Ardèche.
    La grotte est ornée de peintures du Paléolithique supérieur (Aurignacien) et est jonchée d’ossements animaux.
  • 1997 : découverte de Nécropolis. Jean-Yves Lempereur est appelé en renfort le 27 juin par le directeur des Musées et des sites archéologiques d’Alexandrie.
    La construction de l’autopont qui doit relier le port ouest de la ville à la route du Caire fournit cette découverte fortuite de la cité des morts d’Alexandrie.
    Le plan d’ensemble de la ville antique avec le tracé de ses artères apparaît alors, conforme à la trame des rues dessinée par Dinocrate de Rhodes, le premier architecte urbaniste.
  • 1998 : Jean-Claude Bianco, un pêcheur marseillais, remonte dans ses filets une gourmette en argent gravée au nom de Saint-Exupery.
    Deux ans plus tard, Luc Vanrell, un plongeur professionnel, identifie les débris d’un avion par 85 m de fond près de l’île de Riou.
# Paléontologie

  • 1852. La grotte d’Aurignac.
    Un ouvrier agricole, Jean-Baptiste Bonnemaison, occasionnellement carrier, à la recherche de cailloux pour empierrer la route, découvre une cavité dans le vallon de Rodes (ou Rhodes) à Aurignac.
    Il retire un os assez long en plongeant le bras dans l’orifice.
    Il soupçonne la présence d’une cavité souterraine et il creuse alors dans le talus pendant plusieurs heures.
    Il découvre un certain nombre de squelettes humains.
  • 1856. L’homme de Néandertal
  • 1878. Découverte des Iguanodons de Bernissart, 1er avril.
    En Belgique, des mineurs font la découverte de vingt-neuf squelettes d’iguanodons à 322 mètres de profondeur.
    Les reptiles dinosauriens sont en parfait état et mesurent près de dix mètres de long.
  • 1895. Le site préhistorique la Ferrassie, à la suite du terrassement d’une route.
    Mais il faudra attendre 1909, pour que Denis Peyrony découvre le premier squelette humain.
  • 1991. Le 20 septembre, deux randonneurs allemands, Erika et Helmut Simon, découvrent fortuitement Ötzi, une momie naturelle congelée.
    C’est dans les Alpes italiennes, à 3 210 mètres d’altitude, qu’ils aperçoivent un bâton dépassant de la glace.
    Il s’agit d’un homme, vieux de plus de 5 300 ans et conservé par le froid.
# Chimie

Résultats fondamentaux

  • 1811. La découverte accidentelle de l’iode par Bernard Courtois.
  • 1963. L’électron hydraté. La découverte et l’analyse du rôle des fragments de courte vie, tel que l’électron hydraté ont permis une meilleure compréhension de la chimie radioactive.
    Cette découverte du « nouvel ion », on la doit à un chimiste, Edwin Hort, de la société Argonne, qui en compagnie d’un collègue britannique réalisaient des expériences sur la radiation pulsée de l’eau.
    À un moment donné, ils observèrent une bande d’absorption bleue sur le spectrophotomètre, c’était la signature de l’électron hydraté
  • L’hélium 3 superfluide par Douglas Osheroff

  • 2002. Le protonium

Matières plastiques
Les polymères organiques artificiels furent utilisés depuis des siècles sous la forme de résine ou de gomme laque.
Léonard de Vinci fit même des expériences à ce niveau en recouvrant différentes matières naturelles ou manufacturées.
À la fin du XIXe siècle, le caoutchouc naturel tiré de l’hévéa, sous la forme d’une substance appelée le scrap, était largement utilisé.
Finalement, les inventeurs ont appris à améliorer les polymères naturels.
Par exemple, le caoutchouc naturel — le latex — était sensible à la température, devenait collant, exhalait une odeur désagréable aux fortes températures et devenait friable à froid.
Charles Goodyear a découvert la vulcanisation.

  • La vulcanisation du caoutchouc par l’Américain Charles Goodyear.
    Par mégarde, il pose « un morceau de latex recouvert de fleur de soufre sur un poêle à charbon.
    Le produit finit par s’enflammer ».
    Dépité par sa maladresse, il jette le résultat par la fenêtre dans la neige.
    « Au matin, ramassant l’objet, il constate que le matériau possède une grande élasticité. ».
    La vulcanisation consiste donc à cuire du caoutchouc naturel (issu du latex) avec du soufre.
    Celui-ci devient alors le caoutchouc que nous connaissons, plus tenace, plus résistant à l’abrasion, plus élastique, moins sensible à la température, imperméable aux gaz et fortement résistant aux produits chimiques et au courant électrique.
  • 1898. Le polyéthylène est un cas de coïncidence induite.
    Il fut synthétisé, « par accident », par le chimiste allemand Hans von Pechmann, en chauffant en 1898 du diazométhane.
    L’idée était de tester l’effet de la combinaison de la pression et de la température sur certains gaz.
    En utilisant dans sa série d’investigations le gaz éthylène, comme dans le cadre de la découverte du Téflon, il s’aperçoit de la production d’un produit résiduel.
    Ses collègues Eugen Bamberger et Friedrich Tschirner ont analysé la substance blanche et cireuse, ils ont reconnu des longues chaînes -CH2- et la dénommèrent polyéthylène.
    Ils n’avaient pas la moindre idée de la possibilité d’utilisation de ce déchet.
    Cependant, un jour, la sérendipité met en valeur ce nouveau polymère. J.N. Dean, un dirigeant de la société British Telegraph Construction and Maintenance Company, a entendu parler de ce nouveau plastique polymère.
    Il le testa pour l’isolation des lignes téléphoniques.
    Le succès probant permit de renforcer les recherches sur ce produit.
  • 1935. Le nylon par Wallace Carothers et Julian Hill chez Du Pont de Nemours en 1935.
  • 1945. Le Téflon (une marque de polytétrafluoroéthylène) découvert « par hasard » pour les uns, « par accident » (accidental discovery) pour les autres, par Roy Plunkett en 1945.

Je vous laisse voir l’article de wikipédia pour toutes les matières plastiques trouvées par hasard 🙂

Chimie organique

  • 1865 : découverte de la cyclicité du benzène par Kekulé.
    La synthèse chimique de l’urée (première molécule synthétisée) par Friedrich Woehler.
    Les composés organométalliques par Edward Frankland
    Les composés métaux carbonyle tels que Ni(CO)4 découverts par Ludwig Mond

Chimie naturelle

  • 1892. L’utilisation de la diatomite comme bactéricide d’origine biologique.

Édulcorants intenses
On ne sait pas inventer une substance chimique qui ait un goût sucré, un édulcorant. La seule solution est de découvrir les substances qui en ont.

  • 1879. La saccharine par Ira Remsen et Constantin Fahlberg de l’Université Johns Hopkins.
    La saveur sucrée de la saccharine fut découverte accidentellement par Fahlberg en allant dîner sans s’être correctement lavé les mains après avoir travaillé sur des dérivés de la houille avec Remsen.
  • 1937. Le cyclamate par Michael Sveda. Comme pour la plupart des édulcorants artificiels, le pouvoir sucrant du cyclamate de sodium fut découvert par hasard par un étudiant chimiste Michael Sveda qui travaillait dans un laboratoire de l’Université de l’Illinois sur la synthèse d’un médicament antipyrétique.
    Il déposa sa cigarette sur le bord de sa table de laboratoire, et, quand il la remit à la bouche, il constata la saveur sucrée du cyclamate de sodium (de 30 à 50 fois plus que le sucre).
  • 1965. L’aspartame, qui a fait la fortune de G.D. Searle, LLC (en).
    Il fut découvert par hasard par James Schlatter, chimiste de la société G. D. Searle & Company, lors de la synthèse d’un tétrapeptide devant être testé comme médicament anti-ulcères.
    L’aspartame était alors un intermédiaire de synthèse, et Schlatter goûta le produit par accident en humectant son doigt pour attraper une feuille de papier. Le goût sucré fut une découverte inattendue, l’acide aspartique et la phénylalanine n’étant pas sucrés.
    Le dipeptide non méthylé se révéla avoir une saveur amère. Schlatter synthétisa des composés de structure voisine, mais le produit original fut conservé et commercialisé sous le nom d’aspartame.
  • 1967. L’acésulfame K, grâce à la découverte accidentelle de Karl Claus et Harald Jensen de Hoechst (aujourd’hui Nutrinova).
    Après avoir trempé accidentellement ses doigts dans les produits chimiques avec lesquels il travaillait, Clauss les humecte avec sa langue pour saisir une feuille de papier. Il est environ 200 fois plus sucré que le sucre et n’apporte aucune calorie.
  • En 1976, la sucralose par Shashikant Phadnis, un jeune étudiant indien du Queen Elizabeth College, à Londres.
    Parlant mal l’anglais, Phadnis aurait confondu les mots test et taste.
    On lui avait demandé de tester les propriétés du produit (apparemment composé dans l’optique de concevoir un insecticide), mais il aurait pris le mot test (« faites un essai ») pour taste (« goûtez »), et aurait effectivement goûté le produit, inconscient des risques pour sa santé.
    C’est ainsi qu’il découvre que les dérivés chlorinatés de saccharose sont plusieurs centaines de fois plus sucrés que le sucre

Colorants et teintures chimiques

  • 1704. Le bleu de Prusse
  • 1856. La mauvéine par William Perkin. Jeune étudiant anglais de 18 ans, Perkin tente de synthétiser la quinine par le procédé de l’oxydation d’aniline.
    Il obtient un poudre noirâtre qui l’intrigue et ne la jette pas.
    Cette poudre se dissout dans l’alcool pour donner une étonnante couleur mauve (ou pourpre ou violette suivant les cultures et les nuanciers).
    C’est la mauvéine, une nouvelle teinture pour la soie et le coton qui résiste au lavage et au soleil qui trouve un succès foudroyant auprès de la reine et de la cour d’Angleterre.
  • 1897. L’indigo par Sapper, ingénieur chimiste qui laisse tomber accidentellement son thermomètre à mercure dans une de ses préparations.
    Le mercure agit comme catalyseur qui accélère de façon inattendue l’oxydation du naphtalène pour obtenir de l’anhydride phtalique, voisin de l’indigo.
  • 1928. Le bleu monastral (en) par Arthur Gilbert Dandridge. Le revêtement du récipient en fer qu’il utilisait était défectueux et le fer catalysa la réaction.
# Physique

Classiques
(La véracité historique des exemples classiques de sérendipité est largement contestée).

  • 265 av. J.-C. La poussée d’Archimède.
  • 1583. Le traité du centre de gravité des corps solides et l’invention de la balance hydrostatique par Galilée.
    Ce serait dans la cathédrale de Pise, à l’âge de 19 ans, que Galilée aurait été surpris par l’oscillation d’une lampe accrochée au plafond.
    En calculant grâce au battement de son cœur, il remarqua que les séquences d’oscillations étaient de durée égale, quelle que soit l’amplitude.
    Ainsi, il découvrit la nature isochrone du pendule, qu’il vérifia par la suite par des expériences.
  • 1684. La loi de la gravitation universelle par Isaac Newton

Physique nucléaire

  • 1895. Les rayons X par Wilhelm Röntgen.
    Lors de ses expériences sur les propriétés de faisceaux d’électrons, à l’université de Wurtzbourg (Allemagne), Röntgen découvre qu’un tube de Crookes émet un rayonnement, auquel il donne le nom de « rayons X ».
    Ces émissions ont le pouvoir de traverser un papier opaque enveloppant le tube de Crookes et font scintiller un écran fluorescent situé sur une table voisine.
    En éclairant une main de son épouse au moyen de ce tube, il observe en arrière-plan l’image de ses os et de son alliance (en voyant le cliché, celle-ci se serait écrié : « J’ai vu ma mort ! »).
    Ainsi, les rayons X traversent la peau et la chair sans dommage, mais sont arrêtés par les os et le métal. Par la suite il améliore la technique et réalise des clichés plus nets, notamment celui d’une main de son ami Albert von Kölliker à l’occasion d’une présentation publique
  • 1896. La radioactivité par Henri Becquerel.
    À la suite de la découverte de Wilhelm Röntgen, Henri Becquerel effectue des recherches sur les liens entre rayons X et fluorescence.
    Il dépose du sel phosphorescent d’uranium sur des plaques photographiques enveloppées dans du papier noir.
    Un jour où Paris est ensoleillé, il expose le tout à la lumière.
    En développant les plaques, il remarque l’image des cristaux de sel d’uranium.
    Il pense que cela est dû aux rayons X de Röntgen.
    Il fait la déduction que l’énergie solaire est absorbée par l’uranium avant d’être réémise sous forme de rayons X.
    Il recommence ses expériences.
    Mais, le ciel parisien est couvert.
    Il interrompt ses essais et range ses plaques photographiques imprégnées de sel d’uranium dans un placard.
    Quelques jours plus tard, le ciel est bleu.
    Becquerel choisit de sortir ses plaques : il est surpris car il voit que les plaques ne sont plus vierges.
    Il distingue même l’image négative d’une croix de cuivre qui se trouvait entre l’uranium et l’une des plaques photographiques.
    Il en conclut qu’en l’absence de source d’énergie extérieure (comme le soleil), une substance inerte se montre capable d’émettre des rayons qui traversent le papier mais sont arrêtés par le métal.
    Henri Becquerel découvre ainsi la radioactivité, c’est-à-dire l’émission spontanée de radiation par un matériau.
  • 1934. La radioactivité artificielle. Les époux Joliot-Curie (Frédéric Joliot-Curie et Irène Joliot-Curie) étudiaient la réaction de l’aluminium avec des particules alpha. Ils remarquèrent que la cible d’aluminium continuait à émettre des radiations même quand la source des particules était enlevée.
  • 1965. Le rayonnement fossile ou rayonnement thermique cosmologique, par Arno Penzias et Robert Woodrow Wilson.

Je vous laisse voir l’article de wikipédia pour toutes les autres trucs de physique nucléaire trouvées par hasard 🙂

Autres découvertes

  • 1800. L’infrarouge par William Herschel.
  • 1820. L’électromagnétisme par Hans Christian Ørsted.
  • 1980, 1998. Le silicium noir par Eric Mazur
# Médecine et pharmacie

  • William Reeves, spécialiste en épidémiologie et en virologie, explique comment, en assistant à un film dans un cinéma, il eut l’idée de marquer les moustiques avec une poudre fluorescente pour étudier leur nombre, leur durée de vie et leurs mouvements.
    Au cours du film, en effet, un inspecteur enquêtait sur un vol de caisse dans un magasin.
    Il avait rempli la caisse avec de la poudre.
    Puis, au moment de l’effraction de la caisse, il demanda à chaque employé de mettre leurs mains sous une lampe fluorescente.
    Il dévoila facilement le voleur au sein du personnel.
    Aussi, surprenant que cela puisse paraître, le septième art s’est révélé l’élément de sérendipité pour la découverte de nombreux virus sur la planète.
  • William Harvey, médecin anglais du XVIIe siècle, a établi une analogie entre la circulation sanguine et l’irrigation des canaux à partir de son observation fortuite du fonctionnement du drainage de l’eau dans les canaux hollandais à son époque.
    Le rôle du cœur dans la circulation sanguine est conçu par analogie avec l’utilisation des pompes pour capter et refouler l’eau dans les canaux.
  • À la fin des années 1940, Christopher Polge et ses collègues de l’université de Cambridge découvrirent accidentellement les capacités protectrices du glycérol quand ils ont utilisé des bouteilles chimiques dont les étiquettes ne correspondaient pas avec leur contenu.
    Cette découverte accidentelle leur permit de cryogénéiser les spermatozoïdes des poulets et du bétail.
  • Deux professeurs de physiologie au Collège de France, François Magendie et son étudiant Claude Bernard, sont considérés comme les pères de la pharmacologie.
    Ils utilisèrent un émétique extrait de l’ipecacuanha afin de comprendre les mécanismes du vomissement, pratique médicale courante à l’époque.
    Claude Bernard étudia les effets du curare sur le système nerveux.
    Ceci lui permit de découvrir que les systèmes moteurs et sensoriels fonctionnent de façon indépendante.
  • 1960. La découverte « par sérendipité » du sommeil paradoxal par le docteur Michel Jouvet.

Bon j’ai un peu la flemme de tout recopier donc je vous invite à regarder l’article de wikipedia, j’en mets juste certains mais en vrac…

  • 1674. La découverte des bactéries par Antoni van Leeuwenhoek.
    Il fut le premier à voir et à décrire des protozoaires et des spermatozoïdes.
    Toutefois, il n’était pas biologiste, pharmacien, médecin ou membre du corps médical.
    C’était un marchand de tissus.
    Pour juger de la qualité des étoffes, il avait besoin de loupes et peu à peu, il fabriqua des lentilles qui grossissaient de plus en plus.
    En Hollande, il polit des lentilles au point d’avoir des résultats extraordinaires.
    Par chance, il vit des organismes vivants minuscules « nager » derrière sa lentille.
    Grossissant de 300 à 500 fois, il put voir et décrire des algues microscopiques et des protozoaires.
  • 1796. La vaccination antivariolique.
    Edward Jenner était médecin à Berkeley (Gloucestershire, Grande-Bretagne.
    Le 14 mai, il inocule la variole à un petit garçon en le piquant au bras.
    Après une dizaine de jours, celui-ci est immunisé contre la maladie.
    Il remarqua que les seules personnes qui ne contractaient jamais la variole étaient les trayeuses de lait d’une certaine région (effet relais ou de témoignage).
    Par contre, ces laitières, avaient une maladie bénigne, la vaccine (cowpox).
    Edward Jenner en déduit que la maladie de la vaccine devait contenir un certain type d’immunité contre la variole.
    Il prit un échantillon de la vaccine d’une volontaire, Sarah Nelmes.
    Et, il le testa sur un petit garçon dans un village voisin.
    La variole était une maladie très destructrice.
    40 % des incubés en succombaient, le reste avaient des séquelles physiques à vie.
  • 1923. L’insuline par Frederick Banting et Charles Best en 1923.
  • 1928. La pénicilline, redécouverte (trente et un ans après la thèse d’Ernest Duchesne) par Alexander Fleming et surtout, Mary « Moldy » Hunt pour sa découverte de Penicillium chrysogenum.
  • La naissance de la chimiothérapie en 1943 à la suite du bombardement de Bari où on constate les effets du gaz moutarde sur le taux de globules blancs, très faible chez les personnes exposées.
  • 1943. Le LSD par Albert Hofmann, chimiste suisse qui a découvert accidentellement les propriétés hallucinogènes du LSD le 16 avril 1943.
    Lors d’une synthèse de ce produit, il ressentira un trouble — peut-être provoqué par l’absorption cutanée d’une goutte tombée accidentellement sur sa main (il n’avait pas mis de gants). Intrigué, il décidera alors de s’auto-expérimenter le 19 avril avec une prise de 0,25 mg par voie orale.
  • Il est donc suggéré que le gaz moutarde pourrait limiter la division des cellules cancéreuses

  • 1948. La découverte des effets anti-dépresseurs du lithium par John Cade.
    C’est en consultant les rapports des cliniques au XIXe siècle sur des patients souffrant de la goutte et soignés au sel de lithium, qu’il se rendit compte des bienfaits pour soigner les maladies dépressives
  • 1953. La découverte un peu par hasard de la structure hélicoïdale de l’ADN sur la photo 51 prise par Rosalind Elsie Franklin par James Watson et Francis Crick.
  • 1966. L’utilisation de l’aspirine dans le traitement des maladies cardiovasculaires.
    Sir John Vane a étudié les effets de l’aspirine sur le corps humain.
    Il a fourni une base scientifique des effets de l’aspirine comme anti-douleur et anti-inflammatoire.
    Mais aussi, il a démontré comment l’aspirine peut prévenir la formation de caillots de sang et les attaques cardiaques.
    Prix Nobel de physiologie et de médecine en 1982 pour ses travaux sur la prostacycline, il reconnait dans son discours qu’il utilisa la technique de bioassay, qui lui offrait les chances optimales de découverte.
  • 1980. L’application esthétique anti-rides de la toxine botulique, redécouverte dans les années 1980 par le Dr Jean Carruthers et son mari, du laboratoire Allergan et commercialisée sous le marque Botox.
# Produits alimentaires

Toujours en vrac

  • 1898. Selon l’histoire locale, la tarte Tatin fait suite à une maladresse d’une des deux sœurs Tatin, Caroline et Stéphanie Tatin.
    Fins cordons bleus mais étourdies, leur spécialité était la tarte aux pommes.
    Un jour, dans le coup de feu de midi, Stéphanie mit sa tarte complètement à l’envers dans le fourneau.
    La pâte et les pommes furent sens dessus dessous. Cependant, elles servirent le résultat sans laisser refroidir.
  • 1946. Nutella, la pâte à tartiner.
    Durant l’été 1946, Pietro Ferrero, pâtissier du Piémont, imagine un gâteau dont le dessus serait à base d’une crème au chocolat, une ganache.
    Mais, les fèves de cacao sont rares en Italie au lendemain de la guerre.
    En remplacement, Pietro Ferrero sait que le Piémont est une région riche en noisetiers.
    Il remplace une partie du cacao manquant par des noisettes broyées.
    Son Giandujot est une sorte de pain au chocolat recouvert d’une crème au beurre, au cacao et à la noisette.
    Trois ans plus tard, l’été est caniculaire à Alba, dans le Piémont.
    Pietro Ferrero prépare sa ganache pour couvrir ses gâteaux.
    Mais, au cours de la journée, celle-ci fond, ce qui la rend plus crémeuse et exalte ses propriétés gustatives.
    Aussitôt, Michele Ferrero, le fils de Pietro, adapte cette crème et la vend sous le nom de Supercrema.
    En 1964, il améliore la crème et la nomme « Nutella » (combinaison de nut (noisette en anglais) et du suffixe italien ella (qui lui donne de la douceur et de la sensualité).
  • 1954. Le Carambar.
    Le bonbon caramel en barre est créé en 1954 dans l’usine de chocolat Delespaul-Havez, dans le nord de la France.
    Pour écouler des excédents de chocolat, un contremaitre imagine y mêler du caramel.
    Cependant, la machine se dérègle.
    Au lieu de débiter des bonbons carrés, elle produit des petites barres allongées, ce qui donne naissance au Carambar.
  • La glace à l’eau (popsicle) inventée par Franck Epperson.
  • Les flocons de maïs de J. H. Kellogg.
  • 1886. Le Coca-Cola. John Styth Pemberton, pharmacien d’Atlanta (Géorgie), veut créer un nouveau médicament, une sorte de sirop désaltérant.
    Il met au point un mélange d’extrait de noix de kola, de sucre, de caféine, de feuilles de coca et d’extraits végétaux.
    La boisson est mise en vente à la soda-fountain de la Jacob’s Pharmacy.
    Un jour, le serveur a l’idée de diluer le sirop avec de l’eau gazeuse : le Coca-Cola est né.
  • Le sauternes. L’histoire mentionne qu’au XVIe siècle, un printemps et un été chaud se succédèrent.
    Les raisins étaient précoces.
    Puis il s´est mis à pleuvoir sur le Sauternais, repoussant ainsi la date des vendanges.
    Quelques jours plus tard, les raisins étaient recouverts d´une fine pourriture brune.
    Cependant, les vignerons tentèrent la fermentation.
    Et, la grande surprise fut que le goût n’était pas putride mais possédait une puissance aromatique exceptionnelle.
  • La champagnisation par Dom Pérignon.
  • Le bleu (fromage) comme le roquefort sans oublier le Stilton Cheese (Angleterre) grâce à Cooper Thornhill qui le faisait acheminer dans son auberge à 130 km du lieu de production ou le Gorgonzola (Italie).
  • 1838 : la Sauce Worcestershire.
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Cécile
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Cécile

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