Un tueur en série utilisait les réseaux sociaux pour trouver des candidats au suicide (et il les tuait ensuite)
Un tueur en série utilisait les réseaux sociaux pour trouver des candidats au suicide (et il les tuait ensuite)
– Le Monde
Au Japon, un homme de 27 ans a avoué avoir tué puis découpé neuf personnes.
Pour trouver ses victimes, il entrait en contact avec elles sur des sites de messagerie, en assurant qu’il pouvait les aider à se suicider.C’est un nonuple meurtre qui a créé beaucoup d’émotion au Japon.
Huit femmes et un homme « candidats » au suicide, avec qui le meurtrier présumé de 27 ans est entré en contact par le biais d’Internet.
Celui qui travaillait dans le quartier chaud de Kabukicho à Tokyo comme rabatteur pour l’industrie du sexe cherchait les personnes qui souhaitaient mourir, en utilisant notamment le hashtag jisatsu boshu (littéralement « recrutement pour le suicide »).
Sous les pseudos « Kubitsuri-shi » (« expert en pendaison ») et « Shinitai » (« je veux mourir »), il leur affirmait que lui aussi voulait mourir et qu’il possédait le savoir-faire pour cela.
Les crimes auraient été commis entre son emménagement à Zama, une bourgade du département de Kanagawa, au sud de Tokyo, fin août, et son arrestation, le 31 octobre.
Dans son appartement de 25 m², la police a découvert trois glacières et quatre caissons contenant 240 morceaux de corps humains, dont des têtes.
Le dernier corps a été identifié le 11 novembre.
Parmi les victimes figurait notamment une adolescente de 15 ans, venue du département de Gunma (centre).
Dans ses déclarations à la police, Takahiro Shiraishi a avoué tous ses crimes, ajoutant que lui-même ne voulait pas mourir et qu’aucune des victimes ne le souhaitait non plus.
Il a précisé s’être intéressé dès le mois de mars au suicide et avoir « accumulé des informations grâce aux recherches en ligne ».
Il aurait alors découvert qu’un nombre grandissant de personnes lisait ses messages évoquant sa « volonté d’aider les gens à mourir ».
Une femme, qui devait le rencontrer le lendemain de son arrestation, a raconté à la chaîne Fuji TV qu’il lui avait donné le choix entre la rendre inconsciente en lui donnant un somnifère avant de l’étrangler avec une corde ou l’étouffer alors qu’elle regardait la télévision.
Une autre femme entrée en contact avec Takahiro Shiraishi a expliqué au quotidien Mainichi qu’écrire en ligne « je veux mourir » suscite beaucoup de réactions du genre « mourons ensemble ».
« Ecrire que l’on veut mourir attire plus de réponses que dire que l’on veut vivre. Cela me faisait du bien », ajoutait-elle.
Ces meurtres de Zama auront au moins eu une vertu : pousser les autorités japonaises à renforcer la surveillance sur Internet.
En conseil des ministres, le 10 novembre, le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, a appelé à mettre en place d’ici à la fin de l’année des mesures pour lutter contre les sites au contenu « inapproprié » sur les suicides.
Avec pour autre objectif celui de renforcer l’aide psychologique auprès des jeunes exprimant des intentions suicidaires en ligne.
Concrètement, il s’agirait notamment de développer la collaboration entre la police et l’Internet Hotline Center (IHC), structure privée qui repère les sites encourageant les gens à mettre fin à leurs jours pour les faire fermer.
En 2016, 257 cas ont été signalés dans un pays qui a enregistré 21 897 suicides cette année-là.
Mais l’IHC reconnaît les limites de son action, restreinte aux seuls fournisseurs d’accès nippons.
Dans l’affaire de Zama, le site américain Twitter et les sites de messagerie nippon Line et sud-coréen Kakaotalk sont au cœur des discussions.
C’est par ce biais que Takahiro Shiraishi attirait ses victimes.
– Actualité insolite postée précedemment sur le forum le 17 Nov 2017
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